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L’origine latine du terme carnaval : carnem levare, « ôter la viande », fait référence à la privation de viande durant le carême et carnis levamen, au « soulagement de la chair », à la satisfaction du corps. En portugais, on l’appelle entrudo (« entrée »). Alors entrons dans le monde du carnaval et voyons le parallèle que l’on peut découvrir avec la culture Japonaise en se basant sur ses principes.
«Le carnaval, c’est la célébration de la chair et c’est la force de l’interdit qui fait sa force esthétique.»
En occident, le christianisme a absorbé le paganisme jusqu’à l’occulter, en grattant un peu, il est facile de mettre la lumière sur l’origine de certaines célébrations et plus particulièrement celle du carnaval. Au Japon, l’introduction du bouddhisme n’est qu’un plus au shinto, la religion originelle. La coexistence des deux croyances est toujours d’actualité, ce qui laisse toute sa place à la légende.
La culture occidentale est très ambivalente, l’image la plus frappante est le carnaval et à la base, son côté grotesque qui n’est pas forcément joyeux et régénérateur mais fortement fasciné par la mort, le lugubre, le tragique, le rire plus que régénérateur est sarcastique. Et quand il se veut romantique, inspiré de féérie pour les ténèbres, le grotesque est encore plus … "grotesque".
La civilisation japonaise, dont de nombreuses pratiques ancrées dans une tradition religieuse et esthétique, repose entièrement sur la sacralisation du sexe, les rituels de fertilité et la notion d’harmonie. La nature est éphémère, tout est toujours à reconstruire. Il faut détruire et reconstruire pour que la vie ait lieu, c’est l’idée du temps circulaire. L’idée de la destruction permanente qui permet la renaissance permanente. Il n’y a pas vraiment d’ambivalence masquée.
« Au Japon, il n’y a pas de tabou religieux concernant la sexualité, c’est au contraire considéré comme un acte sacré, divin. C’est en faisant l’amour que les dieux ont créé le monde. En se laissant envahir par le désir, emporter par le plaisir, par cette force motrice qui anime toutes choses, les humains deviennent donc l’égal des dieux. Ils luttent contre les forces de la mort et de l’anéantissement. En revanche, il y a un tabou sur l’expression des émotions. Il faut avoir le visage comme un masque impassible. Le Japon impose une dictature extrême sur les sentiments : on ne peut pas les exprimer en public. Du coup, l’émotion est transgressive, subversive, érotique. » Agnès Giard .
Le carnaval chez nous symbolise le chaos nécessaire à la reconstruction.
Avant d’être une fête le carnaval était un rituel, célébré selon l’antique calendrier qui découpe le temps en tranches de 40 jours. La période qui va de l’Epiphanie au mercredi des Cendres unit donc le sacré au profane. Si l’idée du Carême était de se préparer à la fête de Pâques, le Carnaval permettait aussi de vivre les réjouissances des anciennes fêtes d’hiver.
A l’époque, l'année ne débutait pas en janvier, mais en mars. Le mois de mars était donc le mois du renouveau de la nature. Avant toute nouvelle création, pour se ressourcer, le monde doit retourner au chaos. Ce chaos était représenté par le Carnaval, au cours duquel un pauvre d'esprit était élu roi et en revêtait les ornements. Un âne était revêtu des vêtements épiscopaux et officiait à l'autel. Or, l'âne symbolise notamment "satan", c'est-
Le masque, et plus largement le déguisement, a un rôle crucial dans la célébration : selon Roger Caillois, « au Carnaval, le masque ne cherche pas à faire croire qu’il est un vrai marquis, un vrai toréador, il cherche à faire peur et à mettre à profit la licence ambiante, elle-
« Il y a un temps pour le théâtre. Si l’imagination d’un peuple s’estompe, alors se développe chez lui l’inclination à mettre en scène ses légendes : il peut désormais endurer ces grossiers substituts de l’imagination. Mais pour ces époques auxquelles appartient le rhapsode épique, le théâtre et l’acteur déguisé en héros sont plus des obstacles que des ailes pour l’imagination : trop proches, trop définis, trop lourds, trop peu de rêve et de vol d’oiseaux en eux » Nietzsche.
Les fêtes de Carnaval accompagnent le passage de l’hiver au printemps, de la mort à la vie : elles signalent le renouveau de la nature dans l’exubérance, la fantaisie et l’imagination. De la mort à la vie, de la vie à la mort, le renouveau … le Japon.
Le Carnaval est une survivance des Bacchanales, Lupercales, Saturnales, des fêtes grecques de Dionysos, des fêtes d’Isis en Égypte ou des Sorts chez les Hébreux qui se rattachaient aux traditions de l’Antiquité.
Le Carnaval est la fête du désordre, de la négation du quotidien. Un temps pendant lequel on peut s’affranchir des contraintes et outrepasser les règles morales et sociales. Mais le chaos apparent est en réalité, maintenant, strictement réglementé. De même, le retour à l’ordre est prévu et préparé. Selon ce point de vue, la fête a fonction purificatrice et sert à se régénérer. C’est donc comme ça que le carnaval est perçu actuellement, mais au départ (rituel païen) la transgression, le grotesque et le sarcasme étaient les valeurs du carnaval.
Freud, «Totem et tabou»: « la fête est un excès permis, une violation solennelle d’une prohibition. Elle permet à l’individu et, plus largement, à la communauté de libérer les pulsions que la société contrôle fortement en temps ordinaire. L’exemple le plus connu des fêtes du désordre est le Carnaval. En effet, le Carnaval est une période de licence, pendant laquelle les règles de la vie normale sont temporairement inversées ».
CARNAVAL
Intéressons nous à ses secrets ou pas...
Profitons de ces 3 jours de réjouissances au rythme des tambours ou de l’orgue de Barbarie, de ses couleurs chatoyantes, de ses masques …
Dansons sur le pavé et la pulpe d’orange sanguine … ;)
+ coutumes Japon